La consommation de benzodiazépines chez les personnes souffrant de troubles psychotiques est fréquente. Elle est responsable d’un surrisque de dépendance ou d’usage abusif par rapport aux benzodiazépines « classiques ». La surconsommation peut être à l’origine d’un syndrome de sevrage avec risque de complications, y compris cardiovasculaires et neuropsychiatriques. Une étude rétrospective a été conduite sur 18 années (1994-2014) afin de déterminer le profil de consommation de benzodiazépines chez les patients souffrant de troubles psychotiques.
Les résultats montrent que plus de la moitié des patients inclus (15,8%) ont consommé des benzodiazépines pendant une période d’au moins 5 ans au cours de la dernière année. Parmi ces patients, 45,9% ont consommé plus de 100 benzodiazépines par an au cours de leur vie et 22,1% de plus de 500 benzodiazépines par an. Ces données démontrent la persistance du risque de consommation excessive chez les patients souffrant de troubles psychotiques.
Principaux résultats
Sur les 1893 patients inclus (15,8% des patients souffrant de troubles psychotiques), 18,5% ont eu au moins un épisode de dépression majeur, 14,5% un épisode d’état de mal épileptique et 4,4% une décompensation maniaque ou bipolaire. La plupart de ces patients (15,8%) avaient eu au moins 1 épisode de dépression majeure au cours de leur vie et 7,2% plus de 10 épisodes au cours de leur vie. La consommation de benzodiazépines a été associée à une consommation plus importante d’épisodes dépressifs majeurs (2,6% vs 1,5%), d’état de mal épileptique (7,2% vs 2,6%) et de troubles bipolaires (1,6% vs 1,3%). Les patients qui ont consommé plus de 500 benzodiazépines dans leur vie avaient une consommation plus élevée d’épisodes dépressifs majeurs (18,5% vs 11,3%), d’état de mal épileptique (9,4% vs 3,8%) et de troubles bipolaires (16,4% vs 9,7%).
Les résultats de l’étude montrent que 18,5% des patients souffrant de troubles psychotiques ont consommé au moins un benzodiazépine au cours de la dernière année. Les données sur le risque de surconsommation sont importantes dans cette population pour la prise en charge de ces patients et le suivi de la toxicité des benzodiazépines.
La consommation de benzodiazépines est fréquente chez les patients souffrant de troubles psychotiques. Cette consommation est associée à une surconsommation de benzodiazépines et à un risque accru d’effets secondaires, notamment cardiovasculaires et neuropsychiatriques (1,2% des patients ont été hospitalisés pour des problèmes cardiaques ou des troubles psychiatriques, contre 0,3% chez les patients sans troubles psychotiques).
Ces résultats suggèrent que la surconsommation de benzodiazépines doit être considérée comme un risque de dépendance et de complications. L’objectif de la prise en charge du patient est d’éviter la surconsommation et donc de diminuer les risques de complications.
Les données présentées ici sont issues de la base de données de la base de données Medline du réseau Cochrane Psychiatrie et neurologie.
Sous quelles formes de benzodiazépines ?
Les benzodiazépines peuvent être délivrées sur prescription médicale ou en vente libre. On distingue deux grandes catégories de benzodiazépines : les benzodiazépines « longues durée d’action » (LDA) et les benzodiazépines « courtes durée d’action » (CDA).
Les benzodiazépines LP sont des benzodiazépines à longue durée d’action. Leur durée d’action est supérieure à 48 heures et leur demi-vie moyenne est de 12 heures.
Les benzodiazépines CDA ou « demi-vie courte » ont une demi-vie inférieure à 8 heures. Leur durée d’action est inférieure à 24 heures.
Les benzodiazépines LP
Toutes les benzodiazépines LP contiennent un noyau benzénique contenant deux atomes de benzène et deux atomes d’azote. Les benzodiazépines LP sont des « dérivés du benzène » qui possèdent une longue durée d’action. Certaines de ces benzodiazépines ont une demi-vie longue, allant de 48 heures à 120 jours. C’est le cas du diazépam (Valium®) et du diazépam (Stilnox®), des molécules les plus utilisées en France dans le traitement des insomnies et des troubles du sommeil.
Les benzodiazépines CDA
Les benzodiazépines CDA ont une courte demi-vie moyenne. Leur durée d’action est inférieure à 8 heures. Elles sont des « dérivés du benzène » et donc possèdent une demi-vie plus courte. Leur molécule de base est une molécule de benzène avec un noyau carbonyle à deux atomes de benzène et un noyau pyridinique à deux atomes d’azote. La demi-vie du diazépam est comprise entre 3 et 4 heures.
Les benzodiazépines CDA sont des « dérivés du benzène » et donc possèdent une courte demi-vie. Leurs molécules de base sont des molécules de benzène avec un noyau carbonyle à deux atomes de benzène et un noyau pyridinique à deux atomes d’azote.
Quels sont les risques de dépendance et d’abus aux benzodiazépines ?
La consommation de benzodiazépines peut entraîner des effets secondaires importants et conduire à une dépendance ou à un abus de la substance. Le risque de dépendance est accru chez les patients ayant des troubles psychotiques ou des symptômes dépressifs, ou chez les personnes âgées et chez les patients atteints de certaines maladies comme le VIH ou le cancer.
Des cas d’abus ont été rapportés dans les études cliniques.
Les benzodiazépines peuvent avoir des effets indésirables sur le système nerveux central. Elles peuvent augmenter le risque d’arythmie cardiaque, d’accident vasculaire cérébral, d’atteintes hépatiques et neurologiques et augmenter le risque de certains effets indésirables tels que la confusion, la somnolence et la sédation. Le risque d’overdose avec les benzodiazépines est élevé chez les patients âgés, les patients atteints de maladies chroniques comme le VIH et les patients traités pour des troubles psychiatriques ou des troubles anxieux.
Les effets indésirables des benzodiazépines peuvent être différents selon leur type. Par exemple, il peut y avoir des effets indésirables liés à un usage thérapeutique qui peuvent se développer lors de la prise d’un traitement à long terme de la maladie d’Alzheimer.
Elles sont des « dérivés du benzène » et donc possèdent une courte demi-vie.